Témoignage d’un architecte en colère

Un architecte ”en colère” –

Je voudrais faire part aux lecteurs de ce blog de ce que j’ai entendu ce matin du 18 juin à un “atelier” du CROAIF consacré aux contrats.
En substance, il s’agissait pour l’intervenante de présenter les raisons pour lesquelles il faut à l’exercice de la profession une armature juridique, et de citer quelques cas généraux, ou cas particuliers saillants, qui rendent nécessaire un contrat complet et suffisamment élevé.
En gros, pour avoir des contrats convenables, il n’y a qu’à compter ses heures (car “on ne demande pas au boulanger combien de temps il cuit son pain”), et évaluer son taux horaire – ça aussi c’est indiscutable.Seule chose négociable : les éléments de mission. Et de détailler tout ça au client.
Mais attention, “pas question de barème” ! Car le pourcentage ne saurait être un mode de calcul (ça l’était pourtant dans le guide de la loi MOP).
Tout ça parce que ce qui est grave avec le dumping, c’est pas qu’on se coule soi-même, dit l’intervenante – elle “s’en fout”, c’est que “ça plombe la profession”.
Et s’il y a des architectes qui s’enrichissent en travaillant à des taux très bas – en torchant les projets ? Mais non : il faut être al-tru-iste, et militant ! (un mot magique, à l’ordre). Comment s’y prendre pour obtenir de bons contrats ? Eh bien voici une proposition, parmi d’autres : “faire la grève des permis de construire.”
(Quelqu’un a trouvé ça “obscène”, moi j’ai eu envie de demander si pour la grève il fallait d’abord s’inscrire à DpA.)
Les autres propositions – celles précitées : en bref, se blinder -, sont plus juridiques que syndicales. Mais elles dépendent surtout, apparemment, de connaissances qu’il faut bien acquérir. Sinon, “les architectes, vous êtes considérés comme des guignols”. En effet, ce n’est pas en deux petites heures d’”atelier” qu’on allait pouvoir se former.
Alors comment ?
L’intervenante, Sophie Szpirglas, est “Fondatrice et dirigeante de « Methodus » qui assure des missions de conseil en organisation aux entreprises de maîtrise d’œuvre”, à ce qu’on lit dans le site du CNOA. C’est aussi dans ces termes qu’elle s’est présentée. On lit souvent ses contributions dans la revue de l’ordre dans des dossiers sur le thème de “sans formation point de salut”.
Comme entrée en matière de ce matin elle a précisé que ces “ateliers” sont des “bandes annonces de la formation continue”. On ne saurait être plus clair. Selon elle il n’est pas de profession plus soumise au droit que l’architecture. C’est une profession “juridique”, carrément. D’ailleurs, “les jeunes” qui viennent d’achever leurs études devraient faire “2 ou 3 ans de droit, un DEUG.”
A la fin je me suis demandé ce qui justifie des “formateurs” de dispenser gratuitement, certains depuis des années, leur savoir sur les mille et un accessoires, logiciels dernier cri, bon sens juridique et autres concepts indispensables comme les “métiers de l’architecture” ? Une magnifique philanthropie “militante” ? Ou de faire comprendre aux réticents que la formation continue payante, privée, individuelle, et donc lucrative, et bientôt obligatoire, c’est vachement bien ?

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Une réponse à Témoignage d’un architecte en colère

  1. Un architecte dégoûté! dit :

    Aujourd’hui j’étais à 8h30 au CROAIF pour assister à un atelier sur l’organisation professionnelle avec Sophie Szpirglas .
     » Ce n’est pas mon habitude, mais je vais être « chienne » aujourd’hui » nous prévient-elle. « Combien d’entre vous ont voté à l’élection ordinale? Pas grand monde… »Ah, vous avez voté x?, ça ne vaut rien » . Combien d’entre vous sont syndiqués? L’ordre des architectes n’est pas là pour défendre l’intérêt de la profession, mais l’intérêt général, si on vous traite comme des « serpillières », vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même! » Et Sophie de continuer, à propos des contrats:  » le client est pervers ».
    Cet atelier s’adresse-t-il à des architectes? Si le CROAIF a changé d’adresse, prière me prévenir. Merci.

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