communiqué DpA – Paris le 21 mars
Le nombre de signatures serait-il insuffisant, la qualité des signataires médiocre ? Parmi les 1650 signatures reçues par DpA à ce jour :
- une majorité d’architectes de province confrontés quotidiennement à toutes les échelles du paysage architectural
- une foule d’étudiants qui en fin d’études s’interrogent avec angoisse sur l’après diplôme
- des « architectes parisiens » dont certains n’ont pas hésité à mettre en jeu leur « notoriété » pour une cause qui commence à faire débat au sein de l’Ordre
- un ancien Directeur de l’Architecture qui n’est autre que le rapporteur de la Loi de 77 proclamant « l’architecture d’intérêt public »
Que manque-t-il sinon la volonté de l’Ordre d’accompagner ce mouvement, de lui donner sa direction, de le couvrir de sa légitimité face aux pouvoirs publics ?
Ce ne sont pourtant pas les signatures de conseillers, de vice-présidents, voire de président qui manquent, ni les témoignages toujours poignants reçus par DpA comme celui de cet architecte expert :
« Dans la région du Sud Est, cette « facilité » des 170 m2 encourage la construction d’une quantité hideuse de maisons de maçons qui défigurent totalement cette belle région. Non seulement c’est une catastrophe sur le plan architectural, mais nous constatons, nous, architectes experts que ces constructions sont souvent édifiées en dépit du bon sens et que les règles de l’art sont constamment bafouées : défauts de conception, défauts d’étanchéité et d’isolation, problèmes sur le plan acoustique, plans totalement incohérents etc… Ce qui est navrant, c’est que la cible de ces entreprises est une clientèle le plus souvent modeste et sans défense…Ces Maîtres d’Ouvrage ont non seulement comme les autres, le droit d’avoir accès à des constructions de qualité mais le droit de vivre dans des espaces harmonieux. Enfin la répercussion des 170 m2 est une véritable catastrophe pour notre profession, nombreux sont les confrères qui traversent depuis des années énormément de difficultés, il ne se passe pas de semaines sans que des confrères viennent frapper à l’agence pour nous demander du travail, nous n’avions jamais connu une telle période… Il est plus que temps de nous mobiliser pour exiger la suppression de cette réglementation catastrophique. »
N’a-t-il pas raison ?
- Dès lors pourquoi chercher des biais et proposer comme le fait le président du Croaif dans une Tribune au Moniteur une « méthode… par l’incitation et la valorisation de la compétence des architectes ».
- Quelle conclusion en tirer si ce n’est qu’il emboîte le pas au Président du Cnoa pour qui « on ne peut défendre la qualité architecturale en restant isolé » : serait-ce l’architecte qui fait obstacle à la qualité architecturale ?
- Ne serait-ce pas plutôt les mesures successives de déréglementation contre lesquelles l’Ordre n’a rien fait, qu’il s’agisse de la suppression du barème d’honoraires, de l’instauration des PPP ?
Et aujourd’hui, alors que les 1650 signatures obtenues témoignent de la volonté de la profession de se dresser contre la première mesure de déréglementation qui a consisté à instaurer un seuil au recours obligatoire à l’architecte, l’Ordre continuerait à se taire, à biaiser sur la qualité architecturale, l’incompétence supposée des architectes ?
Il aurait été infiniment souhaitable de disposer du soutien de l’Ordre dans cette bataille qui concentre l’ensemble des problèmes de la profession. Celle-ci ne peut attendre et se mobilisera pour organiser une délégation au Ministère pour la suppression du seuil des 170 m2.
Réunion des signataires le samedi 26 mars à 14 h à la SFA.

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